Du besoin clinique quotidien de collaborer

Chaque jour, nous recevons des personnes qui éprouvent des problèmes de santé mentale qui nous demandent des soins. La complexité des problèmes à affronter et des défis à relever est incontournable, il est donc illusoire de tenter de pourvoir seul à la tâche. Pour y faire face efficacement, nous devons considérer une foule d’aspects bio-psycho-sociaux et maîtriser des expertises très diverses sur les plans relationnel, diagnostique, thérapeutique, social et communautaire. Un grand nombre de cliniciens ont fait l’expérience de l’efficacité de la collaboration avec les divers partenaires cliniques au sein de leur réseau local. Dans la perspective d’un dossier spécial sur ce que dit la littérature de l’efficacité des soins en collaboration en santé mentale pour traiter la dépression, explorons les avantages cliniques quotidiens pour la population, mais aussi dans l’intérêt des cliniciens eux-mêmes.

La collaboration entre toutes les personnes ressources impliquées auprès d’un patient lui démontre les liens existants et la cohérence des interventions. Cela peut avoir la vertu de lui donner confiance et ainsi d’améliorer son implication soutenue dans le traitement qui lui est prodigué. La personne peut être accompagnée et présentée plus aisément aux ressources utiles. Par ailleurs, le transfert rapide d’information à chacun permet d’optimiser les interventions. Les soins en collaboration rendent aussi possible l’implication concertée de plusieurs ressources qui, en se partageant les rôles, mettent mieux à profit les expertises de chacun.

La collaboration interprofessionnelle est un outil fantastique pour faire face aux situations cliniques difficiles en santé mentale. Elle permet d’expliciter notre perspective, de « voir notre client avec d’autres yeux », d’éviter les écueils du clivage et d’obtenir des avis qui mettent à contribution des expertises complémentaires. Elle permet de confier à d’autres notre vécu relativement aux défis de l’intervention en situation complexe, de se dégager émotivement et d’éprouver un sentiment de partage et de soutien plutôt qu’un sentiment de solitude. Le partage au sein d’une équipe interdisciplinaire ainsi qu’avec des partenaires du réseau est riche, car il permet de prendre des décisions difficiles ensemble et de valider leur application. De plus, les échanges fréquents nous permettent de mieux connaître les capacités de nos partenaires et d’apprendre d’eux.

Le soutien clinique à apporter aux omnipraticiens est au centre des soins en collaboration. La littérature scientifique révisée dans le présent dossier décrit des stratégies concrètes et mesurables qui ont été mises en place pour bien organiser la collaboration, souvent dans le but d’optimiser les soins offerts par les omnipraticiens. Il en ressort des recommandations sur des pratiques précises et efficaces. Nous souhaitons que la lecture qui suit nourrisse votre réflexion sur une fonction clinique quotidienne, importante et enrichissante : se rencontrer, partager nos efforts de manière concertée, apprendre ensemble et collaborer!

 

2 commentaires pour "Du besoin clinique quotidien de collaborer"

  1. Bonjour,

    Merci pour cet article sur les soins en collaboration et pour Quintessence de mai 2011 qui applique cette approche au traitement de la dépression.

    Mon souhait est de contribuer à la réflexion en rendant explicite la thérapie cognitive comportementale fondée sur la pleine conscience comme stratégie de prévention des rechutes.

    Recommandée comme meilleure pratique au Royaume-Uni et payée par OHIP sur référence médicale, elle est au moins aussi efficace que la médication pour prévenir les rechutes selon une récente étude canadienne.

    Verrons-nous Quintessence nous en parler?

    Bonne continuité pour votre excellent travail,

    Claude Fournier, MD.
    Médecin-conseil, DSPE Chaudière-Appalaches

     
  2. Bonjour Merci de nous guider ds le développement des soins de collaboration. Au CSSSLaval le choix a été fait d’intégrer les services à domiciles ds chacun des regroupements clientèle.
    Il importe de préciser que pour la réussite de cette collaboration interservice, les intervenants doivent pouvoir agir en respectant les limites de leur expertise respective…
    Ma réflexion porte actuellement sur le rôle de l’intervenant pivot vs le gestionnaire de cas.
    Est-ce que le rôle est similaire?

     

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