Immigrants et réfugiés : deux réalités

Près de 20 % de la population canadienne est née à l’étranger. Chaque année, le Canada accueille environ 250 000 immigrants dont 10 % sont des réfugiés. Offrir des soins de santé de qualité aux immigrants et aux réfugiés exige une connaissance des facteurs spécifiques qui affectent leur santé mentale.

Au moment de leur arrivée au Canada, les immigrants semblent jouir d’une meilleure santé que la population en général. Au fil des ans, toutefois, leur santé se détériore pour rejoindre le niveau de santé moyen des Canadiens. Cette réalité, observée chez les immigrants (et non chez les réfugiés), relève du processus de sélection. Il s’agit d’un système de pointage qui favorise les gens relativement aptes à vivre au Canada. Les candidats retenus maîtrisent à tout le moins l’une des langues officielles, ont une formation qui répond aux besoins du marché du travail et jouissent d’une bonne santé physique.

Pour leur part, les réfugiés peuvent être en moins bonne santé, compte tenu de la violence qu’ils ont vécue et qui les a forcés à demander asile. Il est également fort probable qu’ils aient eu à subir de grandes épreuves avant de se retrouver en sécurité. Même après avoir trouvé refuge au Canada, ils peuvent continuer à subir les séquelles de leurs pertes et traumatismes tout en craignant pour la sécurité des membres de leur famille laissés derrière.

Tant pour les immigrants que pour les réfugiés, la seule démarche de réinstallation peut s’avérer un défi de taille et une expérience stressante. Le fait d’immigrer engendre une rupture des réseaux et liens sociaux, ainsi qu’une transition d’un système socioéconomique et culturel à un autre, changements qui exigent des mécanismes d’adaptation efficaces. Lors de leur arrivée, les immigrants sont souvent confrontés au sous-emploi ou au chômage, à la perte de leur statut social, à l’incertitude face à l’avenir, au racisme et à la discrimination. Les enfants des familles d’immigrants peuvent voir leurs études interrompues, être séparés de certains membres de leur famille et de leurs camarades, en plus d’avoir de la difficulté à s’intégrer dans un nouveau milieu social.

L’accès aux services de soins de santé mentale est difficile pour des gens qui ne maîtrisent pas le français ou l’anglais. De nombreux immigrants se débrouillent en français ou en anglais dans la vie quotidienne, mais les soins de santé mentale exigent une meilleure maîtrise de la langue pour décrire adéquatement les situations difficiles et les états émotionnels, ainsi que pour bien comprendre les recommandations faites par les professionnels de la santé. Même si cliniciens et patients peuvent se sentir mal à l’aise d’avoir recours à un interprète, il n’en demeure pas moins que les interprètes médicaux professionnels demeurent la seule et la plus importante ressource pour assurer l’accès à des soins de santé mentale de qualité.

Fournir des soins de santé mentale aux immigrants exige une compréhension de la façon dont la culture affecte la santé mentale. La culture influe sur de nombreux aspects de la maladie mentale et de l’adaptation, y compris la façon dont les gens interprètent et expliquent leurs symptômes, la manière dont ils s’adaptent à la détresse ou la gèrent, le type d’aide ou de traitements qu’ils préfèrent et recherchent, ainsi que la façon dont ils perçoivent leur relation avec les professionnels de la santé.

Il est essentiel de comprendre les facteurs de stress spécifiques engendrés par l’immigration afin d’adopter une approche plus accessible et réceptive aux diverses cultures, ce qui aidera les immigrants à bénéficier de soins de santé mentale adéquats.

 

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