Approche multidimensionnelle en santé mentale

Bien que les immigrants disposent généralement d’une meilleure santé que les gens nés au Canada, leur état a tendance à se détériorer une fois installés au pays[1]. L’accès aux services de santé leur est donc essentiel, cependant de nombreuses barrières subsistent dans le domaine de la santé mentale. Comme l’a mentionné Laurence Kirmayer dans son blogue, les défis sont complexes et de taille.

Sur le plan des prestations de services, les défis peuvent comprendre la non-disponibilité d’un interprète linguistique, la stigmatisation ou la discrimination ainsi que l’absence de services ou de soutien adaptés aux particularités culturelles. Les décisions stratégiques exposent la manière dont les services sont fournis et les groupes vulnérables qui ont accès ou non aux soins. En effet, des modifications récentes au Programme fédéral de santé intérimaire ont eu une forte incidence sur la prestation de l’assurance-maladie pour certains des groupes les plus vulnérables de la société, avec des répercussions importantes sur la santé mentale. D’autres groupes, y compris les travailleurs temporaires et les migrants sans papier, ne sont pas couverts par les régimes provinciaux d’assurance-maladie et font donc face à des obstacles pour accéder aux soins de santé mentale.

Des facteurs extérieurs au système de santé peuvent également avoir un impact considérable. L’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) de l’Ontario et des partenaires ont déterminé que la sécurité du revenu, l’absence de discrimination et de violence, ainsi que l’inclusion sociale sont des déterminants essentiels en matière de santé mentale au Canada. Il s’agit de facteurs qui sont tous cruciaux pour les immigrants et les réfugiés[2].

Malgré la complexité de ce problème, il est possible d’améliorer la rapidité d’action du système de soins en santé mentale pour les communautés d’immigrants et de réfugiés. L’ACSM de l’Ontario travaille à établir un nouveau cadre afin d’améliorer la compréhension et l’action en matière de problèmes d’équité en santé mentale.

Le cadre s’articule autour de trois messages simples :

  • L’équité a une incidence sur la santé mentale – En raison d’un accès réduit aux déterminants sociaux de la santé, les populations vulnérables sont plus susceptibles à souffrir d’une piètre santé mentale et dans certains cas, des problèmes de santé mentale.
  • La santé mentale a une incidence sur l’équité – Les problèmes de santé mentale auront des répercussions importantes sur l’accès et l’intégration des déterminants clés, comme l’hébergement et l’employabilité.
  • Il faut tenir compte de l’aspect multidimensionnel – Les groupes d’immigrants et de réfugiés sont diversifiés et leurs expériences en matière de santé mentale,d’immigration et d’intégration seront marquées par d’autres facteurs socio-économiques multidimensionnels, comme le sexe, l’orientation sexuelle, l’ethnicité et le revenu.

La leçon à tirer est simple : les parties prenantes doivent tenir compte des impacts de l’immigration et de l’intégration sur la santé mentale et des impacts d’une piètre santé mentale sur l’immigration et l’intégration.


[1] NG, Edwards. Effet de l’immigrant en santé et taux de mortalité. [document électronique] Numéro 82-003-XPE au catalogue, 2011. Tiré du site de Statistique Canada à l’adresse http://www.statcan.gc.ca/pub/82-003-x/2011004/article/11588-fra.htm.

[2] Association canadienne pour la santé mentale de l’Ontario, Centre de toxicomanie et de santé mentale, Nexus Santé, Association pour la santé publique de l’Ontario, Centre pour la promotion de la Santé de l’Université de Toronto. (2008) Mental Health Promotion in Ontario: A Call to Action. Tiré du site Web de l’ACSM de l’Ontario à l’adresse (en anglais seulement) : http://ontario.cmha.ca/public_policy/mental-health-promotion-in-ontario-a-call-to-action/#.UtQV9rTlfzM

 

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