Marche et symptômes dépressifs chez les aînés : les motifs et le dosage peuvent faire une différence!

Chez les aînés, tout comme chez l’adulte, de bonnes habitudes de marche sont associées à une meilleure santé physique et mentale. Cependant, les personnes marchent pour différents motifs : dans le but de se mettre en forme, pour passer le temps, pour se déplacer d’un endroit à l’autre, etc. Tous ces motifs sont-ils équivalents dans l’association entre activité physique et symptômes dépressifs chez les aînés ? Il semble bien que non ! Selon une étude que nous venons de publier, ceux qui marchent au moins 30 minutes par jour, trois ou cinq jours par semaine dans le but de se mettre en forme présentent moins de symptômes dépressifs que ceux qui n’atteignent pas ces niveaux, et ce, indépendamment de l’âge, du sexe, de l’éducation, des revenus, de l’état matrimonial, des autres activités physiques, des maladies chroniques et des variables du quartier de résidence[1]. Par contre, ceux qui marchent 30 minutes par jour, trois ou cinq jours par semaine pour des motifs autres que se mettre en forme ne présentent ni plus ni moins de symptômes dépressifs que ceux qui n’atteignent pas ces niveaux. Il semble donc y avoir quelque chose dans le fait de marcher dans le but de se mettre en forme qui diffère des autres types de marche : la motivation intrinsèque? l’environnement potentiellement plus agréable où se déroule la marche? l’intensité de la marche?

Par ailleurs, l’avantage de la marche dans le but de se mettre en forme se perd pour ceux qui marchent au moins 30 minutes par jour, sept fois par semaine. Ils ne présentent ni plus ni moins de symptômes dépressifs que ceux qui n’atteignent pas ce niveau. Des gens qui s’en demandent trop?

Pour mieux comprendre les associations entre les habitudes de marche et les symptômes dépressifs chez les aînés, il faut donc tenir compte des motifs de marche et du dosage (fréquence et durée). Marcher dans le but de se mettre en forme, mais à un certain dosage, est associé à des symptômes dépressifs moins élevés.

Cela dit, marcher pour des raisons autres que se mettre en forme et marcher à différents dosages peut avoir des bienfaits sur la santé physique ou sur d’autres aspects de la santé mentale (p. ex., l’anxiété).

Ces résultats changeront-ils vos propres habitudes de marche ou vos recommandations à ce sujet ? Avez-vous d’autres hypothèses pour expliquer ces résultats ?


[1] Julien, D., Gauvin, L., Richard, L., Kestens, Y, & Payette, H. (2015). Associations between Walking and Depressive Symptoms among Older Adults: Do Purposes and Amounts of Walking Matter? Results from the VoisiNuAge Study. Mental Health and Physical Activity, 8, 37-43. doi:10.1016/j.mhpa.2015.02.001

 

Un commentaire pour "Marche et symptômes dépressifs chez les aînés : les motifs et le dosage peuvent faire une différence!"

  1. Des éléments d’explication pourraient-ils se retrouver dans certains des 9 facteurs communs que partagent les centenaires 10 x plus nombreux des «Blue Zones», dont celui d’avoir une raison de vivre et de se lever chaque matin ? Ces facteurs ont été documentés dans le cadre d’une étude menée par le National Institute on Aging en collaboration avec le National Geographic.

    Ces facteurs sont rapportés dans un TED talks au lien suivant http://www.bluezones.com/2009/09/ted-talks-dan-buettner-how-to-live-to-be-100/

    Un chercheur sur le vieillissement en santé de l’Université de Sherbrooke a commenté cette même étude récemment à l’émission Les éclaireurs de Radio-Canada :
    http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/les-eclaireurs/saison-2014-2015-les-eclaireurs/segments/entrevue/5046/centenaire-secret-longevite-alan-cohen

     

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