Comportements suicidaires et protocoles infirmiers adaptés

Le suicide est un problème de santé complexe et multidimensionnel qui touche la société québécoise plus que bien d’autres. Les facteurs de risque identifiés sont présents dans plusieurs segments de la population :

  • personnes atteintes de maladies mentales ou de dépendances;
  • personnes atteintes de maladies physiques chroniques ou d’affections mettant leur vie en danger;
  • adolescents;
  • personnes âgées;
  • autochtones, immigrants et personnes marginalisées ou stigmatisées;
  • victimes de violence et personnes ayant subi des traumatismes importants.

Les infirmières et les infirmiers jouent un rôle de premier plan auprès de ces groupes et de ces personnes, que ce soit dans l’évaluation du risque suicidaire ou dans l’élaboration et la mise en application de stratégies préventives et thérapeutiques bien adaptées, en contexte de périnatalité jusqu’à, et y compris, en contexte de fin de vie.

L’intervention auprès des personnes à risque et des personnes suicidaires est un véritable défi pour les infirmières et les infirmiers en fonction dans les secteurs de la santé et des services sociaux, que ce soit :

  • dans les centres hospitaliers de soins de courte durée (urgence, soins critiques, unités, consultations externes, etc.);
  • dans les centres de réadaptation;
  • dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée;
  • dans les CLSC, y compris les soins à domicile, les milieux scolaires et les milieux de travail;
  • dans les services du secteur privé (résidences, GMF, cliniques, etc.);
  • auprès des organismes communautaires.

En considération du rôle clé du personnel infirmier auprès des personnes suicidaires et dans l’organisation des services qui leur sont rendus, le Réseau québécois de recherche sur le suicide (RQRS) a jugé essentiel que l’un de ses axes stratégiques d’exploration et de développement soit la recherche en sciences infirmières axée sur la problématique du suicide. Dans ce domaine particulièrement, l’adéquation des services passe par une évaluation rigoureuse, ainsi que par leur multiplication et leur adaptation aux clientèles, aux milieux et aux facteurs de risque qu’on y retrouve. Dans cette optique, le RQRS, par l’intermédiaire de son axe Sciences infirmières, a déjà subventionné quelques projets pilotes [1], et se propose d’en financer d’autres dans le cadre de prochains concours [2].

Le Réseau québécois de recherche sur le suicide (RQRS) est ouvert à l’identification des besoins et aux pistes de recherche particulièrement pertinentes à la thématique du suicide, en intervention comme en prévention, et susceptibles de faire l’objet d’un transfert de connaissances rapide et efficace.


[1] Voir : http://reseausuicide.qc.ca/?page_id=996

[2] Pour plus de détails à ce sujet : http://reseausuicide.qc.ca/?page_id=850

 

Un commentaire pour "Comportements suicidaires et protocoles infirmiers adaptés"

  1. Selon le philosophe français Albert CAMUS, dans le « Mythe de Sisyphe » : « Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux c’est le suicide …

    Ampleur du suicide :

    Le suicide est une cause importante de décès prématuré et évitable. On estime qu’en 2009 seulement, les Canadiens âgés de moins de 75 ans ont perdu environ 100 000 années potentielles de vie à la suite de suicides. (Navaneelan, 2012). Les recherches indiquent que la maladie mentale est le facteur de risque le plus important du suicide et que plus de 90 % des personnes qui se suicident souffrent d’un trouble mental ou de dépendance. La dépression est la maladie la plus courante chez les personnes qui meurent à la suite d’un suicide, et environ 60 % souffrent de cet état pathologique. (OMS, 2002)

    De la nécessite d’une équipe de santé publique en première ligne

    • Les équipes de santé publique ont un contact proche et de longue date avec la communauté et sont bien acceptées par la population locale.
    • Elles fournissent un lien vital entre la communauté et le système de santé publique.
    • Dans beaucoup de pays en voie de développement où les services de santé mentale ne sont pas organisés complètement, elles représentent souvent les premiers lieux de soins.
    • Leur connaissance de la communauté les aide à obtenir un soutien de la part des familles, amis et organisations présentes.
    • Elles sont en position d’assurer une continuité des soins. En bref, elles sont disponibles, accessibles, expérimentées et motivées pour assurer les soins nécessaires.
     

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