Mot-clé : troubles anxieux

La psychothérapie, c’est pour les bien-portants anxieux! : 2e partie

Au cours des derniers mois, mon étudiante, Stacy Bradley, et moi avons mené plusieurs sondages visant à faire un état de la situation quant à l’exercice de la psychothérapie en bureau privé et dans le système public, ainsi qu’à obtenir l’opinion des psychologues, psychothérapeutes et médecins de famille quant aux modalités à mettre en place pour faciliter l’accès à la psychothérapie. Contrairement à ce qui est fait dans le système public, dans d’autres professions ou même ailleurs dans le monde, aucune donnée n’est colligée sur la pratique des psys en bureau privé.

La psychothérapie, c’est pour les bien-portants anxieux! : 1re partie

Beaucoup de temps s’est écoulé depuis mon dernier billet, mais j’ai une bonne raison, et celle-ci est directement liée à la question de l’accès à la psychothérapie : depuis plusieurs mois déjà, j’agis à titre de consultant externe principal pour l’INESSS, qui doit bientôt soumettre ses recommandations au MSSS sur les façons de faciliter l’accès à la psychothérapie. Dès que ce rapport sera rendu public, je vous en ferai part.

Le collège : un milieu favorable à l’amélioration de la santé mentale

Les jeunes en transition vers la vie adulte constituent une population à risque de développer des problèmes de santé mentale. Les statistiques sont frappantes, c’est dans le groupe des 15-24 ans que l’on retrouve les prévalences les plus élevées de détresse psychologique, de troubles anxieux ou dépressifs, de troubles liés à la consommation d’alcool et de drogues et de troubles de l’alimentation. De plus, le suicide est la deuxième cause de mortalité pour ce groupe d’âge. L’ampleur de ces problèmes se fait d’ailleurs sentir au sein de la population étudiante dans les établissements d’enseignement collégial. Depuis les dernières années, des démarches se font surtout dans le but de soutenir les clientèles dites émergentes qui regroupent notamment les jeunes ayant des troubles mentaux et des troubles d’apprentissage. En vue de soutenir l’ensemble des besoins de santé et le bien-être chez les jeunes, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) publiaient en 2010, le Cadre de référence pour soutenir la collaboration entre les centres de santé et de services sociaux (CSSS) et les collèges publics du Québec.

Un outil indispensable

L’autogestion des soins en cas de problèmes de l’humeur est une forme d’intervention dans laquelle : on fournit aux individus en détresse des cahiers d’exercices ou des sites Web conçus de manière à leur enseigner des habiletés comportementales qui permettent d’autogérer leur humeur; et un professionnel de la santé ou un autre intervenant joue le rôle de guide pour les aider à apprendre et à appliquer les habiletés nécessaires à l’autogestion de l’humeur.
Ce type d’intervention présente un degré impressionnant d’efficacité dans les cas de problèmes courants de santé mentale d’intensité légère à modérée.

Une composante essentielle de la gestion des maladies chroniques

En raison de leur forte récurrence, les troubles dépressifs et anxieux sont désormais considérés comme des maladies chroniques par les experts. Le soutien à l’autogestion est une composante essentielle du modèle de gestion des maladies chroniques, ainsi qu’un idéal à atteindre en matière de dispensation des soins aux personnes souffrant de maladie chronique, tant physique que mentale. Il est également recommandé dans la plupart des guides de pratique pour le traitement des troubles dépressifs et anxieux (NICE, CANMAT).

Une stratégie à l’efficacité démontrée

Le soutien à l’autogestion des soins est de plus en plus reconnu comme une composante indispensable dans le traitement des personnes souffrant de troubles anxieux ou dépressifs. La plupart des guides de pratique (NICE, CANMAT) le recommandent. Enfin, c’est également une des composantes du modèle de gestion des maladies chroniques, modèle de plus en plus en vogue autant pour les maladies physiques que pour les troubles mentaux.