Les pièces d’un casse-tête : 1ère partie

S’attaquer à un problème complexe est un peu comme faire un casse-tête. Parfois, la première étape consiste à trouver les pièces manquantes.

Dans mon précédent billet, je vous ai parlé de la CdI (Communauté d’intérêts) sur la discrimination raciale, la santé mentale et les dépendances. L’an dernier, l’objectif de la CdI était de mieux comprendre comment et pourquoi les communautés racialisées de l’Ontario utilisent le service des urgences pour les problèmes de santé mentale et de dépendances.

Nous voulions également exposer les expériences prometteuses et innovatrices dont ont bénéficié les communautés racialisées, les prestataires de services et le système de santé ontariens.

Pour en savoir plus sur la CdI et ses travaux, je vous invite à lire mon précédent billet : « Un lieu, plusieurs voix, une conversation ».

Nous avons décidé de nous concentrer sur la manière dont les urgences sont utilisées parce que c’est un enjeu prioritaire pour les individus, les communautés, les prestataires de services et les décideurs politiques. De fait, pour de nombreuses communautés marginalisées, y compris les groupes racialisés, le service des urgences est le moyen principal d’accéder au système de santé mentale.

Parallèlement, l’Ontario est en train d’élaborer des stratégies afin de diminuer le nombre des visites évitables aux urgences, étant donné qu’elles coutent cher au système de santé.

Notre premier défi a été de trouver les connaissances existantes sur le sujet. Pour ce faire, nous avons examiné la documentation disponible : nous avons mené une étude sectorielle pour identifier les façons de faire prometteuses de l’Ontario; nous avons consulté des prestataires de service et des spécialistes en matière de racialisation et santé mentale; nous avons organisé une séance de réflexion avec allocutions, panel de conférenciers et groupes de discussion.

À chaque étape, nous avons ajouté de nouvelles pièces au casse-tête.

Bien qu’il n’y ait pas beaucoup de données sur le Canada à ce sujet, nous avons appris quelques faits intéressants. Premièrement, de nombreux secteurs de notre système de santé ne recueillent pas de données sur une base raciale, ce qui nous permet difficilement de savoir comment les différentes populations utilisent les urgences (et les autres services de santé). Cela dit, des études font état d’un lien entre la marginalisation sociale et les visites fréquentes ou à répétition aux urgences[1]. De plus, certains groupes racialisés sont particulièrement nombreux à être escortés par la police ou par des ambulanciers lors de leurs visites aux urgences[2].

Notre enquête sectorielle a révélé un certain nombre de façons de faire prometteuses et innovatrices pour la communauté, notamment :

  • La collaboration entre la communauté et l’hôpital facilite l’accès aux soins de première ligne et aux services en santé mentale et diminue le nombre de visites aux urgences des populations racialisées[3];
  • Le soutien des pairs aux urgences afin d’améliorer l’expérience du patient[4];
  • Les protocoles utilisés par différents services de police afin d’améliorer les interactions avec les individus présentant des troubles de santé mentale[5].

Dans la 2ème partie, j’examinerai plus en détail ce que nous avons appris des différentes personnes consultées et de la séance de réflexion.


[1] http://eenet.ca/wp-content/uploads/2013/03/COI-Think-Tank-Backgrounder-March-2013.pdf

[2] Ibid

[3] http://eenet.ca/wp-content/uploads/2013/06/WHIWH-Promising-Practice_FINAL.pdf

[4] Frank Fournier. (2013) “Peer Support in the Emergency Department: Value, Challenges, Opportunities.”Allocution présentée le 26 mars 2013 à Toronto, Ontario, lors d’une séance de réflexion sur l’utilisation du service des urgences par les populations racialisées de l’Ontario en prise avec des problèmes de santé mentale et/ou de dépendances.

[5] http://www.hsjcc.on.ca/Resource%20Library/Policing/Ontario%20Police%20Emergency%20Department%20Protocols%20-%202013.pdf

 

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