Des effets bénéfiques évidents

La période prénatale de même que les premières années de vie de l’enfant constituent des périodes cruciales pour l’établissement des fondements de la santé mentale d’un individu. Les facteurs de protection ou de risque auxquels l’enfant est exposé, même s’ils peuvent ultérieurement être modulés par d’autres facteurs, contribuent à le rendre plus robuste ou plus vulnérable à court, moyen et long termes. Par conséquent, ces périodes sont particulièrement favorables tant pour la promotion de la santé mentale que pour la prévention des troubles mentaux.

Le soutien parental et l’intervention éducative précoce visent le développement optimal des jeunes enfants. Ces deux types d’intervention préventive sont souvent mis en oeuvre pour soutenir les familles qui vivent en contexte de vulnérabilité en raison de leur pauvreté, de leur sous-scolarisation et de leur isolement, entre autres. Ces facteurs sont. susceptibles d’affecter la santé mentale de leur enfant. Le soutien parental prend la plupart du temps la forme de programmes de visites à domicile ou de groupes de parents; l’intervention précoce consiste en programmes de stimulation offerts surtout dans des services de garde éducatifs.

Au Québec, le programme Services intégrés en périnatalité et pour la petite enfance à l’intention des familles vivant en contexte de vulnérabilité offre, sur tous les territoires de CSSS, des visites à domicile, couplées ou non à de l’intervention précoce, à tous les parents de moins de 20 ans ainsi qu’à ceux de 20 ans ou plus qui sont sous-scolarisés (n’ont pas obtenu leur diplôme d’études secondaires) et dont le revenu se situe sous le seuil de faible revenu, tel que défini par Statistique Canada. Par ailleurs, d’autres facteurs comme la monoparentalité et l’immigration récente peuvent aussi être considérés.

Bien que nous ne bénéficions pas encore de résultats précis sur les effets de ce programme, les preuves rapportées dans la littérature sur les effets de programmes du même type sont claires : ces derniers ont des effets bénéfiques tant sur les pratiques parentales que sur les comportements et le développement des enfants. De plus, ils exercent une influence positive sur le bien-être des parents, notamment des mères.

Étant donné l’accroissement des troubles mentaux tant chez les parents que chez les enfants, une question se pose: quelles stratégies peut-on employer pour offrir du soutien à toutes les familles, qu’elles vivent on non en contexte de vulnérabilité?

 

2 commentaires pour "Des effets bénéfiques évidents"

  1. Je commencerais par vous raconter une histoire qu’une de mes proches a vécu. En fait J’ai une amie qui vit depuis un an au Nord du Québec (Matagamie une petite ville de presque 1500 habitants) . Elle a accouché il y’a de cela 5 mois. Après l’accouchement elle se sentait seule, elle vivait du baby-boom car son conjoint allait travaillé et ne retournait que très tard le soir. Je lui ai parlé du programme SIPPE et conseillé de se rendre au CSSS pour en faire partir. Lorsqu’elle s’y est rendue on lui a fait savoir que vu sa situation familiale, elle ne pouvait par faire partir du programme car elle n’est pas dans un contexte de vulnérabilité parce que le revenu familial est assez élevé. Malgré le fait qu’elle ne répondait pas aux critères elle avait besoin d’être écoutée. Finalement c’est une de ses amies qui vit à Montréal et fait partir du programme qui l’a assisté et aidé à surmonter cette phase.
    La richesse, la gloire, n’apportent pas nécessairement la joie, le bonheur. Le monde est rempli des gens riches et célèbres qui sont malheureux et solitaires. La dépression, la peur, l’anxiété touchent de nos jours toutes les couches de la société et les pauvres ne sont plus les seuls à être affectés. Donc aujourd’hui on doit pouvoir développer des programmes qui touchent l’ensemble de la population pas seulement les populations dites « vulnérables ». Comme stratégie pour pouvoir élargir le programme SIPPE à toutes les couches de la société je proposerais :
    – Créer des ateliers thématiques ou d’échanges d’informations et de partage avec toutes les femmes qu’elles soient riches ou pauvres.
    – Faire connaître les ressources 
professionnelles et communautaires a toutes les femmes quelques soient leur revenu surtout pendant les visites prénatales.
    – Demander aux décideurs d’augmenter le budget du programme.
    – Faire des revues de littérature pour pouvoir justifier le besoin d’assister toutes les familles auprès des décideurs.
    – Briser l’isolement des personnes riches.

     
  2. bonjour, mon premier réflexe en lisant ce texte est de dire que la santé mentale ne se confine pas aux critères de sélection des Services Intégrés en Périnatalité et Petite Enfance dit SIPPE. J’en sais quelque chose puisque j’y travaille. En exemple je vous parlerais de cette femme de 34 ans, que nous suivons (malgré qu’elle ne « fit » pas dans les critères, québécoise, monoparentale, avec 3 DEP qui vient d’accoucher de son 3ème enfant. Elle a un diagnostic de shkyzo typique, qu’elle ne reconnaît pas et pour lequel elle n’est pas traitée. Jusqu’à maintenant elle a pu garder ses enfants grâce aux services que nous lui apportons et au CPE.
    toutefois je ne sais jusqu’à quand nous pourrons palier à désorganisation. Je suis certaine que déjà les enfants en subissent les contrecoups.
    L’équipe d’intervenants est sans cesse en questionnement et est en lien avec la DPJ par épisode. Le choix et la liberté de la mère sont indéniables dans notre société. Les enfants eux ont-ils choisis leur mère? Là est notre sentiment d’impuissance. Entre temps nous travaillons à rester en contact et essayons peu à peu de faire évoluer la situation. G.

     

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