Une stratégie à l’efficacité démontrée

Le soutien à l’autogestion des soins est de plus en plus reconnu comme une composante indispensable dans le traitement des personnes souffrant de troubles anxieux ou dépressifs. La plupart des guides de pratique (NICE, CANMAT) le recommandent. Enfin, c’est également une des composantes du modèle de gestion des maladies chroniques, modèle de plus en plus en vogue autant pour les maladies physiques que pour les troubles mentaux.

Le soutien à l’autogestion des soins permet aux personnes atteintes d’être mieux informées, de jouer un rôle actif dans leur traitement et contribue ainsi à améliorer l’efficacité des interventions de première ligne. Plusieurs moyens sont mis à la disposition des personnes prêtes à contribuer activement à leurs soins : bibliothérapie, guides d’autosoins, matériel audiovisuel accessible sur le Web, thérapie cognitive-comportementale assistée par ordinateur, etc. Ces divers moyens sont plus efficaces lorsqu’ils sont associés au soutien d’un intervenant. Plusieurs types d’intervenants peuvent soutenir l’autogestion des soins chez les personnes atteintes de troubles anxieux ou dépressifs : un omnipraticien, une infirmière, un travailleur social ou des intervenants d’organismes communautaires spécialisés dans le domaine, etc.

Ce type d’intervention peut être utilisé de différentes manières :

  1. comme intervention principale, par exemple, dans le cas d’une dépression légère;
  2. en complément à une psychothérapie ou un traitement médicamenteux, par exemple, dans le cas d’une dépression modérée à sévère;
  3. comme un moyen de prévenir les rechutes.

Le soutien à l’autogestion des soins peut se révéler une stratégie intéressante pour suppléer au manque de thérapeutes. Elle peut également améliorer le rapport coût/efficacité des interventions.

Bien que le soutien à l’autogestion des soins peut se révéler une stratégie démontrée efficace, il y a encore beaucoup à apprendre sur les contenus précis et les conditions permettant d’obtenir une plus grande efficacité clinique et un meilleur rapport coût/bénéfice.

 

Un commentaire pour "Une stratégie à l’efficacité démontrée"

  1. Je suis très intéressée par le soutien à l’autogestion des soins et les éléments rapportés sont intéressants et encourageants. Par contre, qu’en est-il de la capacité des patients à utiliser une telle approche. Le niveau d’aptitude des patients à agir en fonction de l’information qu’ils reçoivent est souvent moins élévé que ce présument les professionnels de la santé
    (Bernèche, F., Traoré, I. & Perron, B. (2003). Littératie en santé : compétences, groupes cibles et facteurs favorables. Résultats québécois de l’Enquête internationale sur l’aphabétisation et les compétences des adultes. Institut de la statistique Québec.). Dans cet article, on peut lire que deux québécois sur trois ont des niveaux de littératie inférieurs au seuil souhaité.

    C’est un article très éclairant qui me fait me questionner sur les moyens qui existent pour évaluer les patients avant de les engager dans une démarche d’autosoins. Est-ce que de tels moyens existent ? Sont-ils disponibles pour les professionnels ? Le soutien est probablement un incontournable à l’autogestion des soins, mais au delà du soutien, est-ce que la capacité de littératie est prise en compte ?

    Merci

     

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