Les pensionnats indiens : apprendre de nos erreurs et bâtir ensemble un avenir plus sain

Avril 2013 a marqué le passage de la Commission de vérité et réconciliation à Montréal [1]. Cette commission, mise sur pied en 2008 à la suite des revendications d’anciens élèves des pensionnats indiens, a pour but de « tourner la page » sur les torts du passé afin de « bâtir un avenir plus solide et plus sain ». Cinquième événement national de huit, celui de Montréal a accueilli d’anciens élèves des pensionnats et leur famille afin de recueillir des témoignages visant à mettre au grand jour les événements qu’ils ont vécus et leurs répercussions sur la famille des victimes.

Il est maintenant reconnu que les pensionnats indiens ont eu un impact dévastateur sur la santé et le bien-être de générations d’individus, de familles et de communautés autochtones. Ces répercussions perdurent et se traduisent par de nombreuses problématiques psychosociales vécues dans plusieurs communautés, comme les abus de substances, le décrochage scolaire, la violence et le suicide.

La gravité de certaines problématiques requiert une intervention urgente. Il va sans dire que les interventions des services de santé, tant sur le plan physique que mental, ainsi que les efforts de prévention et de promotion de la santé et du bien-être sont nécessaires. Cependant, afin de bien « tourner la page », il est aussi primordial de se questionner sur l’organisation des services sociaux, de santé et de bien-être qui, bien involontairement, pourrait répéter les traumas des pensionnats indiens, maintenant ainsi les autochtones dans un cercle vicieux en perpétuant les conditions favorables à l’apparition des problématiques psychosociales avec lesquelles les communautés et leurs générations futures doivent composer. Notamment, le fait « d’évacuer » une personne (surtout un enfant ou un jeune) de sa communauté et de l’envoyer à plusieurs centaines de kilomètres de sa famille et de son réseau de soutien pour se faire soigner représente une pratique courante dans plusieurs communautés autochtones pouvant, à moyen et à long termes « faire plus de mal que de bien ».

Il s’agit ici de l’introduction d’une série de trois articles, inspirée par les efforts de la commission et le courage des anciens élèves, que je vous invite à lire dans les prochains mois.


[1] Commission de vérité et réconciliation à Montréal : http://www.trc.ca/websites/trcinstitution/index.php?p=15

 

Un commentaire pour "Les pensionnats indiens : apprendre de nos erreurs et bâtir ensemble un avenir plus sain"

  1. Bonjour,
    je travaille dans un Centre de Santé au Nunavik sur la côte d’Ungava. Je suis la directrice du CLSC ainsi que des 6 autres CLSC sur la côte. Je suis donc une gestionnaire. J’ai aussi fait de l’organisation communautaire en milieu CLSC durant 20 ans à Montréal avant de devenir gestionnaire, et ce, depuis 5 ans. En tant que responsable de la mise sur pied des services je suis très sensible à la notion d’empowerment (avec mon expertise dans le milieu communautaire) et donc de la participation des Inuits dans la recherche de solutions aux différents problématiquess dont ils sont affligés et que vous avez si bien défini dans votre article.
    Je suis actuellement à mettre sur pied une équipe en santé mentale avec les professionnels que nous avons l’habitude de travailler ensemble dans le ‘sud’ mais j’aimerais y ajouter du personnel Inuit que nos devrons former. J’aimerais savoir s’il y a déjà eu des tentatives ailleurs. Si oui, j’aimerais en prendre connaissance. Dans le cas contraire, nous allons expérimenter. Nous avons actuellement comme partenaire l’hôpital Douglas ainsi qu’un organisme communautaire à Kuujjuaq qui travaille avec nous.

    Bravo pour votre site, c’est un outil de travail très intéressant et très riche. En ce qui concerne votre finacement, je vous suggère de faire des approches auprès de Santé Canada.

    Bonne chance et à bientôt.

     

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