Mot-clé : déterminants sociaux

Vivre ou survivre? Mourir : jamais!

Pessamit, 1973. Il y a de cela 40 ans. Cette histoire commence peu de temps après un examen médical de routine au dispensaire de cette communauté autochtone innue dans la belle région de la Côte-Nord. Personne ne s’attendait à cela. Et vlan! La mauvaise nouvelle tomba tel un couperet filant à toute vitesse entre les deux piliers d’une guillotine et n’ayant aucun obstacle sur son passage, pas même ma tête. Le médecin m’annonçait alors, dans une langue que je ne maitrisais pas, que je quitterais bientôt ma famille, mes amis et ma communauté pour une très longue période. J’ai ressenti de nouveau l’effet de la guillotine, sauf que là, ce n’était plus uniquement ma tête qui serait séparée de moi, mais plutôt tout mon être qui serait séparé de la cellule familiale. Cela me semblait plus atroce que de perdre la tête.

La santé mentale : une réalité éminemment sociale

Depuis des décennies, les travailleurs sociaux œuvrent dans le champ de la santé mentale en intervenant à la jonction des personnes et de leur environnement. Ils prennent en compte leur réalité subjective, leur contexte et leurs conditions de vie, leurs rôles sociaux et leur réseau, dans une perspective de rétablissement, de pouvoir d’agir, de pleine citoyenneté et de justice sociale.

La recherche participative communautaire : un outil pour l’augmentation du pouvoir d’agir des peuples autochtones

Les peuples autochtones du Canada et d’ailleurs ont vécu une perte grave systématique et persistante de leur pouvoir d’agir, ce qui a de terribles conséquences sociales et des effets dévastateurs sur leur santé, comme en témoigne le nombre impressionnant d’Autochtones dans les services de longue durée, notamment les programmes de désintoxication, les hospitalisations dans les services de santé mentale, et les unités de santé mentale dans le système judiciaire.

Une approche en santé mentale adaptée aux populations autochtones

La santé mentale décrit la capacité des individus et des groupes à interagir les uns avec les autres, et avec leur environnement, de façon à promouvoir un bien-être subjectif ainsi que le développement et l’utilisation de leurs habiletés mentales. Le point central de cette définition est que la santé mentale ne se limite pas à l’absence de maladie, mais un état de bien-être positif.